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Systémique

La Systémique est une approche qui permet d’aborder la complexité d’un Écosystème en s’attachant prioritairement à la caractérisation de son environnement, à l’identification de ses Agents et à l’analyse de leurs interactions, avant de considérer son système dans son ensemble.

Un système d’information peut être abordé comme un écosystème :
Appliquée à un Système d’Information, l’approche systémique le considère comme Écosystème Artificiel.
Appliquer la pensée systémique à la conception d’un système d’information, c’est considérer que son écosystème imite le réel. La démarche empirique pour concevoir « la meilleure des organisations dans un contexte donné » aborde cet écosystème comme un artefact rationnel, capable d’adaptation à l’environnement économique et technologique, pour réaliser l’intention de son commanditaire.
Cette définition a priori de l’objectif de leur commanditaire fait la spécificité des écosystèmes artificiels :

  • Depuis Darwin, la science moderne a bridé les discussions téléologiques en statuant que le processus de sélection naturelle intégrant ses « accidents » est considéré par les scientifiques comme une explication suffisante qui dispense de la référence à une force organisatrice cachée pour expliquer l’évolution du vivant [1].
  • Différemment, un écosystème artificiel est fondé sur un dessein intelligent [2] : le commanditaire du Système d’Information est le « démiurge autodésigné » qui fixe les buts à atteindre. Il oriente ainsi la conception du Système Informatique et les Agents impliqués reconnaissent de facto son autorité.

Les caractéristiques communes à tout Système Complexe :

La dynamique d’un Système Complexe est non prédictive et non réductible à un Modèle unique. C’est ce qu’indique la définition de la systémique retenue plus haut en insistant sur l’influence de l’environnement externe, sur l’hétérogénéité et l’autonomie des Agents ainsi que sur la multiplicité de leurs interactions.

L’approche systémique de la complexité encourage les concepteurs à la modestie en recommandant l’acceptation d’une connaissance partielle et en construction. La compréhension du système s’appuie sur une démarche empirique d’apprentissage par l’expérience et par la simulation.

La conception d’un Système Informatique au support du Système d’Information et de son écosystème artificiel s’appuie sur ces trois principes directeurs [3] :

  • Le principe de récursion :
    Le traitement des flux relationnels en boucles récursives génère de la valeur au-delà du simple feed-back régulateur immédiat : en référence à la célèbre maxime « Le tout est plus que la somme de ses parties » [4], un système complexe est en capacité de faire évoluer ses comportements, de s’autoréguler, voire de générer de nouvelles propriétés globales [5].
    Le corollaire à ce principe est que le Système d’Information et sa gouvernance doivent être suffisamment agiles pour accepter les remises en cause fonctionnelles, mesurer et maitriser l’impact des Versions successives inhérentes à ces itérations.
  • Le principe de la dialogique :
    Les antagonismes et les compétitions comme les synergies et les symbioses participent de l’écosystème. La construction d’un système d’Information doit s’enrichir de toutes ces interrelations et propriétés [6]. L’approche systémique encourage l’analyse des interactions et la recherche des complémentarités plutôt que l’arbitrage entre oppositions [7].
    Ainsi, la pertinence du Système d’Information dépendra de sa capacité à objectiver et à intégrer les approches différentes, celles du commanditaire, celles des utilisateurs du Système Informatique ou des fournisseurs des services IT comme celles des concepteurs et développeurs.
  • Le principe hologrammatique :
    Un système d’information construit son identité sur celles des agents qu’il relie, tout comme il influence en retour chacun d’entre eux [8]. Les valeurs et comportements véhiculés par le système d’information et celles pratiquées par chacun de ses agents se renvoient les unes aux autres.
    Le Système Informatique doit soutenir les objectifs de son commanditaire qui fondent le Système d’Information et dont chaque Agent devient à son tour un vecteur.

 

Notes et commentaires en référence :
[1] À titre d’exemple, peut-on dire que le bec particulier du flamant rose est « conçu pour » le filtrage dans la vase des crustacés dont cet oiseau se nourrit ? Cette assertion suppose l’intention préalable d’un démiurge. La science moderne explique plutôt ce bec particulier comme étant initialement un accident génétique que le processus de la « sélection naturelle » a retenu parce que plus avantageux dans l’environnement du flamant.

[2] Pour « poser les frontières des sciences de l’artificiel » H.A. Simon donne 4 indices qui distinguent les objets artificiels des naturels : 1. [ils] sont synthétisés par les humains […] ; 2. [Ils] peuvent imiter les apparences des objets naturels [sans en avoir la complète réalité] ; 3. [Ils] peuvent être caractérisés en termes de fonctions, de buts, d’adaptation ; 4. [Ils] sont souvent considérés […] en termes d’impératifs tout autant qu’en termes descriptifs ». Voir « The sciences of the artificial », Herbert A.Simon, traduction française de Jean-Louis Le Moigne « Les sciences de l’artificiel », éditions Gallimard, Folio essais, 2004, page 31.

[3] Cette présentation reprend la désignation des trois principes de la Systémique mis en exergue par le philosophe et sociologue Edgar Morin. Voir par exemple Le Forum du Conseil Scientifique du programme européen M.C.X./A.P.C. « Pour une réforme de la pensée », dans « les Entretiens Nathan des 25 et 26 novembre 1995 », Éditions Nathan, 1996.

[4] Formulation ancienne de l’holisme, généralement attribuée à Aristote. Edgar Morin la complète par « Tout est également moins que la somme des parties ».

[5] Effet désigné régulièrement comme « émergence ». D’abord porté par un courant philosophique britannique du XIXe (voir à ce sujet John Stuart Mill, un des leaders de ce courant), ce terme a depuis été largement repris par la Systémique.

[6] L’étymologie même de l’adjectif complexe (du latin « cum plexus », c’est-à-dire entrelacé ou tissé ensemble) porte l’idée de rassembler en un tout cohérent des axes qui s’opposent.

[7] S’intéresser aux conjonctions plutôt qu’aux disjonctions. Pour exemple dans un Écosystème Naturel, l’élimination en nombre de super-prédateurs ou de mauvaises herbes ne peut être, dans le meilleur des cas, qu’une réponse immédiate à une crise. Toute redistribution brutale des rôles perturbera durablement l’équilibre interne entre les Agents de cet écosystème.

[8] La source de lumière de l’hologramme porte toute l’image et chacun des points lumineux qui reconstituent l’image porte plus avant cette source. Une autre analogie fréquente est faite à L’ADN : un individu transporte sa « carte d’identité biologique » dans chacune de ses cellules.

Synonymes:
Analyse de la Complexité
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