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La civilisation du poisson rouge

Categories: Bibliographie

« Petit traité sur le marché de l’attention »

Auteur : Bruno Patino

Éditions : Grasset, avril 2019

Références : ISBN 978-2-246-81929-5

Quatrième de couverture :
24 heures de notre vie ?
Un enfer d’inattention.
Jusqu’à 5 heures devant son smartphone. Et 30 activations par heure éveillé.
Des centaines de messages, sollicitations, informations, rumeurs, photos, vidéos.
L’appareil nous appelle, nous happe, nous possède.

Et si nous étions devenus des poissons rouges, vidés de leur être, incapable d’attendre ou de réfléchir, reclus dans la transparence, noyés dans l’océan des réseaux sociaux et Internet, sous le contrôle des algorithmes et des robots ?

Les empires économiques ont créé une nouvelle servitude avec une détermination implacable. Au cœur des systèmes, et au cœur de notre vie quotidienne, un projet caché : l’économie de l’attention. Augmenter la productivité du temps pour en extraire encore plus de valeur…

Dites non à l’addiction, à la surveillance de votre cerveau par les plus grandes multinationales. Reprenez le contrôle de votre vie et de votre liberté.

À lire sans appareil numérique à portée de main.

L’auteur :
Bruno Patino est directeur éditorial d’Arte France et doyen de l’école de journalisme de Sciences Po. Spécialiste des médias et des questions numériques, il a participé, dès les premières années, au développement de l’Internet d’Information. Il est notamment l’auteur, avec Jean-François Fogel, d’Une presse sans Gutenberg. Il est aussi chroniqueur pour Rolling Stone.

Présentation par l’auteur :
« Le poisson rouge tourne dans son bocal. Il semble redécouvrir le monde à chaque tour. Les ingénieurs de Google ont réussi à calculer la durée maximale de son attention : 8 secondes. Ces mêmes ingénieurs ont évalué la durée d’attention de la génération des millenials, celle qui a grandi avec les écrans connectés : 9 secondes. Nous sommes devenus des poissons rouges, enfermés dans le bocal de nos écrans, soumis au manège de nos alertes et de nos messages instantanés.
Une étude du Journal of Social and Clinical Psychology évalue à 30 minutes le temps maximum d’exposition aux réseaux sociaux et aux écrans d’Internet au-delà duquel apparaît une menace pour la santé mentale. D’après cette étude, mon cas est désespéré, tant ma pratique quotidienne est celle d’une dépendance aux signaux qui encombrent l’écran de mon téléphone. Nous sommes tous sur le chemin de l’addiction : enfants, jeunes, adultes.
Pour ceux qui ont cru à l’utopie numérique, dont je fais partie, le temps des regrets est arrivé. Ainsi de Tim Berners Lee, « l’inventeur » du web, qui essaie de désormais de créer un contre-Internet pour annihiler sa création première. L’utopie, pourtant, était belle, qui rassemblait, en une communion identique, adeptes de Teilhard de Chardin ou libertaires californiens sous acide.
La servitude numérique est le modèle qu’ont construit les nouveaux empires, sans l’avoir prévu, mais avec une détermination implacable.  Au cœur du réacteur, nul déterminisme technologique, mais un projet qui traduit la mutation d’un nouveau capitaliste : l’économie de l’attention. Il s’agit d’augmenter la productivité du temps pour en extraire encore plus de valeur. Après avoir réduit l’espace, il s’agit d’étendre le temps tout en le comprimant, et de créer un instantané infini. L’accélération générale a remplacé l’habitude par l’attention, et la satisfaction par l’addiction.  Et les algorithmes sont aujourd’hui les machines-outils de cette économie…
Cette économie de l’attention détruit, peu à peu, nos repères. Notre rapport aux médias, à l’espace public, au savoir, à la vérité, à l’information, rien n’échappe à l’économie de l’attention qui préfère les réflexes à la réflexion et les passions à la raison. Les lumières philosophiques s’éteignent au profit des signaux numériques. Le marché de l’attention, c’est la société de la fatigue.
Les regrets, toutefois, ne servent à rien. Le temps du combat est arrivé, non pas pour rejeter la civilisation numérique, mais pour en transformer la nature économique et en faire un projet qui abandonne le cauchemar transhumaniste pour retrouver l’idéal humain… »  
(Bruno Patino)

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