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Clean Network – Vers la scission de l’écosystème de l’Internet ?

La fin d’une époque

Reléguée aux pages secondaires après l’explosion de Beyrouth, le feuilleton tragique de la COVID-19, les incendies spectaculaires et la seconde vague de chaleur estivale, une information dans l’actualité du six août 2020 referme discrètement le grand livre des promesses de L’Internet libérateur et unificateur de l’humanité 1 : Michael Pompeo, le Secrétaire d’État de l’administration de Donald Trump, venait de rendre publique l’annonce des nouvelles mesures radicales du programme « Clean network » (réseau propre) visant à protéger les intérêts américains contre les agressions menées par la sphère technologique chinoise 2.

Le projet revient ni plus ni moins à scinder l’Internet en deux, d’une part celui des entreprises et des applications de confiance du ‹ monde libre › et, d’autre part, celui de la dictature chinoise, désignée ennemi de la sécurité nationale et du droit à la vie privée.

Les raisons circonstancielles pour expliquer que cette information n’ait pas bousculé les urgences éditoriales sont multiples, au moins justifiables par les questions suivantes :

  • Quelle est la réalité du programme Clean Network ? Se sortira-t-il des prévisibles recours juridiques que lanceront les entreprises visées ? Le chiffon rouge des ‹ forces du mal chinoises › n’est-il pas tout simplement agité par un président américain en campagne pour sa réélection, comme preuve de son implication forte dans la défense de l’Amérique et de ses valeurs ?
  • Où est le scoop ? Notre croyance ancienne dans l’Internet comme ‹ réseau des réseaux universel, libre et désintéressé › ne s’est-elle pas déjà sérieusement émoussée avec l’acceptation contrainte de contreparties comme l’omniprésence des relations marchandes sur la Toile, l’abandon de notre vie privée ou la Fracture Numérique ?

Après avoir introduit le contenu du programme annoncé, cet article rappelle le contexte de la crise sino-américaine qui le motive puis tente de lister des risques associés.

Le détail du programme Clean Network

Est-ce un effet secondaire de la crise sanitaire si l’adjectif « Clean » (propre) est cité 14 fois dans un texte qui compte 457 mots ?

Ses auteurs se posent ostensiblement en tant que défenseurs des intérêts américains et, plus largement, du ‹ monde libre ›. Ils se font procureurs contre l’intrusion d’acteurs malveillants tel le parti communiste chinois (le seul cité explicitement : Chinese Communist Party [CCP]).

Cinq nouveaux axes de travail complètent le programme Clean Network qui était initialement concentré sur l’initiative 5G Clean path (passerelle mobile 5G 3 propre) :

  1. Clean carrier (opérateurs propres): exclure les opérateurs chinois de toute relation avec le réseau américain, depuis ou vers le territoire américain. Il en va de la sécurité des États-Unis.
  2. Clean store (catalogue propre): éliminer du catalogue américain les composants technologiques chinois, à la fois menace contre la protection de la vie privée, outil de propagande et de désinformations et propagateur de virus.
  3. Clean apps (applications [logicielles] propres): empêcher tout acteur à la solde du PCC de préinstaller des applications sur les matériels connectables au réseau américain (pas plus leurs propres applications que celles d’autres éditeurs qu’ils détournent à leur profit). Huawei est nommément accusé de partenariat avec [une organisation] enfreignant les droits de la personne ([…] partnering with a human rights abuser […]).
  4. Clean cloud (Infonuagique propre): empêcher que les données relatives à la vie des Américains ou à celles de leurs entreprises soient accessibles à l’adversaire chinois. Alibaba, Baidu ou Tencent sont nommément cités. Référence particulière est faite ici aux données relatives à la COVID-19.
  5. Clean cable (câblage propre): protéger les informations transitant par les câbles sous-marins connectés au réseau américain contre tout détournement à grande échelle par les services de renseignement chinois.

On réalisera vite 4 que cette charge publique a été rédigée à l’intention plus particulière de l’électorat américain. C’est un argumentaire bric-à-brac 5 dont on peut raisonnablement douter qu’il serve un jour de cahier des charges à ceux qui devront le mettre en pratique.

Le contexte

L’hypocrisie ambiante

Les arguments ne manquent pas pour que nous dénoncions aussi les manquements chinois au respect des droits de la personne et l’approche totalitaire du contrôle de leurs citoyens par les nouveaux moyens numériques. Les internautes chinois naviguent dans un espace dont le contenu est contrôlé par leur gouvernement.
Le Président Poutine, parmi d’autres leaders totalitaires, a plusieurs fois fait savoir son admiration pour cette solution qu’il a lui-même déployée à un moindre degré technologique.

Hasard du calendrier, dans son point presse du 30 juillet dernier 6, notre Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères confirmait sa satisfaction que, pour la première fois, des sanctions décidées à l’unanimité des membres de l’Union européenne aient été prises à l’encontre d’auteurs (Chinois, Russes et Nord-Coréens, avec des complicités d’État) de cyberattaques contre et ayant porté atteinte aux intérêts de l’UE.

Mais la réalité des griefs de propagande, de désinformation et de non-respect de la vie privée des personnes se teinte de cynisme avec le rappel du scandale Cambridge Analytica 7, de l’intrusion sur la vie privée que permet le Patriot Act au-delà même du territoire américain ou des scrupules très relatifs de Donald Trump quant à la vérification des informations qu’il propage.

Et, dans notre vie quotidienne, l’omniprésence pesante des GAFAM 8 est encore ressentie comme plus pesante que l’emprise numérique malfaisante des Chinois.

La guerre froide ‹ numérique › sino-américaine

Plus que d’autres aujourd’hui, la Chine est l’adversaire visé par le programme Clean Network. Le déploiement de la 5G a déjà été le prétexte d’échanges musclés entre les deux pays, ce dont Huawei a déjà fait les frais en mai 2019 9. En juin 2020, porté par l’énorme marché chinois, ce nouveau géant de la téléphonie mobile est devenu le premier des constructeurs de smartphones 10. Ce titre n’a certainement pas calmé les tensions.

Les Américains, leaders mondiaux évidents il y a cinq ans, constatent le réveil des Chinois et leur capacité hégémonique, avec des démonstrations dans les secteurs de pointes où l’on ne les attendait pas si tôt. Qui plus est, la Chine a étendu son périmètre d’influence à des territoires en voie de développement souvent désertés par les pays du bloc de l’Ouest.

Plus que la seule affirmation d’autorité sur l’économie numérique, ce sont les velléités toujours plus prégnantes du dauphin chinois qui inquiètent aujourd’hui l’Amérique. Le slogan « Make America great again » ne trahit-il pas d’ailleurs la nostalgie d’un passé glorieux ?

La campagne électorale en cours

Les élections présidentielles américaines sont prévues dans moins de trois mois, le 3 novembre 2020. Après une gestion calamiteuse de la COVID-19 et ses conséquences alarmantes sur l’économie des États-Unis 11, une gestion contestée des mouvements sociaux après la mort de George Floyd ainsi qu’une suggestion maladroite de décaler l’échéance du vote, ses projections de vote sont au plus bas.

Le 6 août 2020, Donald Trump émettait également deux décrets présidentiels ayant force de loi 12 (« executive orders ») :

  1. Contre TikTok, une application mobile de partage de vidéos appartenant à la société chinoise ByteDance Ltd. Très populaire notamment auprès des mineurs, elle compterait plus de 175 millions de téléchargements sur le territoire américain.
  2. Contre WeChat, une application de messagerie, de médias sociaux et de paiement électronique appartenant au Chinois Tencent Holdings Ltd.

Justifiés par la double accusation de nuire à la sécurité de l’État et au respect de la vie privée de leurs utilisateurs, les décrets visent au bannissement de ces deux services en ligne. Rédigés sous la même forme, ils forcent une alternative : que les services incriminés cessent toute activité sur le sol américain sous 45 jours au plus ; que leurs droits sur ce sol soient cédés à un entrepreneur américain reconnu comme digne de confiance.
Microsoft et Facebook auraient été priés par la Maison-Blanche d’étudier cette possibilité.

Rien n’indique techniquement que ces services soient allés plus loin que les grands acteurs américains de l’industrie numérique dans la collecte et l’usage des données personnelles.
Mais l’offensive américaine semble bel et bien lancée, avec un effet escompté à 45 jours qui pourra être revendiqué à temps dans le bilan du président sortant.

Protectionnisme et épouvantail communiste restent deux mentions électoralement efficaces en Amérique. La campagne présidentielle est un angle d’analyse pertinent du programme Clean Network.

La protection des données personnelles

On ne peut que se réjouir quand la protection des données personnelles devient un centre d’intérêt pour l’administration de Donald Trump.
Mais reconnaissons quand même que les mentalités ont évolué depuis que Mark Zuckerberg déclarait en 2010 « La vie en public est la nouvelle norme ». Le patron et fondateur de Facebook se fait dorénavant le défenseur de la vie privée et le promoteur du RGPD européen 13. Moins qu’un ralliement éthique, c’est du pragmatisme : ce règlement clarifie les conditions du respect de la vie privée.
Ce bénéfice immédiat pour les GAFAM a cependant une contrepartie : les Européens découvrent la perspective d’actions collectives désormais ouverte par le RGPD, une nouvelle arme économique contre les abus.

Depuis 2016, l’accord « Privacy Shield » (bouclier de confidentialité) permettait un libre-échange de données entre les entreprises européennes et américaines. Autre hasard d’une actualité numérique particulièrement riche, le jeudi 16 juillet 2020, la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) a rendu un arrêt dans l’affaire connue sous le nom de Schrems II 14. Il conclut que la législation américaine ne peut plus garantir aux citoyens européens un traitement de leurs données personnelles importées qui serait en conformité aux protections qu’édicte le RGPD.

Cet arrêt fait date, car elle invalide immédiatement la référence au Privacy Shield rendant conforme un transfert de données à caractère personnel de l’UE vers les États-Unis. Leur seule alternative est d’appliquer le RGPD comme nouvelle base de légitimité à ces transferts.

L’arrêt a bien sûr irrité le Secrétariat d’État américain, mais il n’est qu’un juste renversement qui défend à la lettre la vie privée telle que le prône le programme Clean Network étendu.

Le déploiement de la 5G

On prévoyait en 2018 que la 5G serait déployée en 2020. Cette étape a été présentée par tous comme un pas majeur vers les technologies du futur.

La Corée du Sud restera le premier pays au monde à avoir disposé de la 5G sur son territoire, mais l’histoire retiendra aussi la compétition acharnée entre la Chine et les États-Unis. La lutte d’image comptait autant que l’intérêt économique immédiat.

Dès 2019, l’ascendant a été pris par les Chinois. Huawei (le récent leader mondial des fabricants de smartphones), WeChat (le ‹ Facebook chinois › du groupe Tencent) ainsi qu’Alibaba (‹ l’Amazon chinois ›) se sont massivement investis pour réussir le plan ambitieux « China 2025 » décidé par le gouvernement du président Xi Jinping.

Ce contexte ouvre la porte aux commentaires sur les réactions d’amour propre ou de dépit que portent le programme Clean Network et les deux executive orders qui lui sont associés.

Le calendrier initial de déploiement aurait pris environ deux ans de retard. Moins que de rechercher un délai supplémentaire pour rattraper son décrochage, l’intention du Clean Network est plutôt ici le blocage du déploiement de solutions chinoises en Amérique et chez ses alliés économiques historiques.

D’ailleurs, dès le 5 juillet 2020, Le DG français de l’ANSSI indiquait diplomatiquement 15 « [qu’] il n’y aura pas un ‹  bannissement total › de Huawei dans la 5G en États-Unis », mais il précisait immédiatement que « les opérateurs français utilisant les technologies de ce fournisseur recevront des autorisations d’exploitation limitées dans le temps » (de trois à huit ans). Quand on sait que le retour sur amortissement pour une offre 5G est généralement estimé à 8 ans, la liberté laissée aux opérateurs de décider d’associer ou non Huawei à leur dossier de demande d’exploitation devient alors très relative.

La constitutionnalité du programme Clean Network

Nombre de commentateurs doutent de la validité juridique du programme et des décrets qui le complètent :

  • Communiquer librement, serait-ce au travers d’un outil numérique, ne participe-t-il pas de la liberté d’expression protégée sous le premier amendement aux États-Unis 16 ?
  • La référence à la menace contre la sécurité nationale peut certes être retenue, mais faut-il encore qu’une menace particulière ait été démontrée.

L’approche de l’administration américaine n’est pas de contraindre les utilisateurs de TikTok ou de WeChat, mais plutôt de bannir ces services en décourageant les entreprises américaines de tout partenariat avec les sociétés chinoises qui les proposent, ce qui bloquera la chaine de livraison de ces services.

Pékin essayera d’en reporter juridiquement les échéances, mais, quelles que soient les suites données aux initiatives de Donald Trump avant le 3 novembre, tout servira sa campagne. Même un désaveu judiciaire dans l’entre-temps (annulation ou report de ce programme) ferait du candidat républicain une victime du régime des juges et une validation confirmerait la pertinence de sa vision.

Risques et opportunités

Dans un monde qui subit de front une crise sanitaire et une crise climatique, la provocation américaine pouvant déstabiliser des places financières déjà fragilisées est très risquée.
Plus subtilement, Pékin cache son jeu. Les informations confirment son intention de recours à la contestation judiciaire. Reste qu’aucun scénario plus violent d’escalade ne peut être exclu de part et d’autre.
Difficile aussi d’estimer les conséquences économiques, politiques et culturelles directes liées au nouveau paradigme qui suivrait une rupture du processus de globalisation.

On peut tout au plus imaginer les conséquences immédiates sur l’économie numérique d’une scission de l’écosystème de l’Internet, au cas encore envisageable où l’exécution du programme Clean Network irait au bout de sa logique.

Pour les États-Unis

Déconstruire brutalement l’écosystème numérique aujourd’hui largement virtualisé est une gageure. Isoler efficacement la sphère technologique chinoise mobiliserait pour plusieurs années une grande partie des ressources humaines de recherche et d’organisation, ainsi que des ressources d’infrastructures matérielles et logicielles.

Dans la période actuelle de crise mondialisée, il faudrait au gouvernement américain une force de conviction remarquable pour motiver tant l’engagement de ses partenaires étrangers que celui de ses entrepreneurs nationaux, afin de modifier leurs priorités opérationnelles, tout cela pour un objectif au coût et aux retours encore très mal circonscrits.
Rien n’indique que cette condition soit remplie :

  • Après un premier mandat ou le Secrétariat d’État de Donald Trump a pris ses marques vis-à-vis de ses partenaires historiques et défait des accords passés.    La dénonciation brutale de l’accord de Paris contre le réchauffement climatique en est l’exemple. Ces retournements engendrent la défiance des partenaires historiques plus qu’ils n’encouragent à la solidarité.
  • D’autres résistances viendront aussi de la stratégie de fermeture et d’exclusion que porte le programme Clean Network, tant elle singe celle des régimes totalitaires. Sauf en cas de conflit déclaré, la logique du talion n’est pas dans les gènes des régimes démocratiques : elle porte le risque d’abandon de ses propres valeurs en acceptant implicitement les règles du jeu imposées par l’adversaire.

Le marché américain (et en particulier son marché numérique) dépend plus que d’autres de l’investissement étranger (et en particulier chinois). Les entreprises américaines sont  également présentes sur le marché chinois.
A-t-on essayé d’estimer les conséquences des représailles chinoises, tel que le retrait par le groupe Tencent (WeChat) des capitaux qu’il a massivement investi aux États-Unis (chez Apple ou dans l’industrie du jeu numérique, entre autres) ? Ou encore, à combien s’élèverait la perte pour Apple de son marché chinois des smartphones ?

Pour la Chine

La Chine est un paradoxe qui maintient à l’intérieur un modèle communiste en structurant pour l’international un partenariat capitaliste non-libéral. Un long isolement contraint par l’Amérique remettrait en cause l’équilibre de ce modèle. Les conséquences directes sur sa population d’un ralentissement durable de la croissance économique chinoise mettraient en péril l’autorité de sa gouvernance et donc de son équilibre social.

La Chine ne manque pas de moyens de rétorsion : elle est ainsi  un acteur incontournable du marché des terres rares, produits indispensables aux technologies de pointe et dont elle détiendrait 17 plus de 80% des parts. Les terres rares entre par exemple, dans la composition des batteries des voitures électriques, des LED ou des semi-conducteurs qu’utilisent entre autres … les téléphones portables.

La chine semble disposer des réserves financières pour résister longuement au chantage américain, mais la crise financière que provoquerait ce scénario accélèrerait un effondrement par elle incontrôlable de la valeur boursière de ses avoirs étrangers.

La fermeture de son accès aux technologies étrangères gèlerait ses progrès technologiques.
Alors, la priorité pourrait être donnée au développement de son indépendance technologique. À titre d’exemple, Huawei aurait estimé à moins de trois ans le temps nécessaire pour développer une alternative propriétaire durable à son utilisation des brevets américains sur les Microprocesseurs.

Pour l’Europe et dans le reste du monde

Comme tous les autres pays, l’Europe subirait la crise économique conséquence de cette entorse à la globalisation des marchés, plus particulièrement quand c’est un domaine technologique au cœur du fonctionnement des activités commerciales qui est concerné.

Chaque pays, selon le degré et la nature de l’internationalisation de son économie, souffrira du rétrécissement des marchés résultant des surenchères protectionnistes en  chaine.

Enfin, n’excluons pas définitivement le scénario où des optimistes militants réveilleraient les espoirs numériques déçus des années 1990. Forts de l’expérience des trois dernières décennies, fantasmons sur la réaction d’une Union Européenne qui s’engagerait à développer en son sein un modèle d’économie numérique relançant l’initiative locale, basée sur une indépendance technologique et la capacité fonctionnelle d’anticiper l’évolution des services numérisés. Elle consacrerait  enfin de son énergie à se préparer aux changements que ces services engendrent.
Alors peut-être, beaucoup plus tard, de doctes analystes réécriront l’histoire, faisant de Donald Trump celui dont le célèbre programme Clean Network, contre toute attente, a libéré le monde numérique du joug des régimes dictatoriaux et, par la même occasion, de celui des GAFAM.


L’auteur de cet article est Jacques Cassagnabère

Sa version initiale a été déposée le 10 août 20 et publiée le 13 août 2020

Avec l’accord de l’auteur, l’article publié intègre les modifications proposées par la commission éditoriale du site Adnethique.org


Notes et références

  1. C’est ce que développait Pierre Lévy dans son essai « World Philosophie» daté de février 2000 et cité dans notre bibliographie.
  2. Cette annonce est disponible dans sa version anglaise à l’adresse https://www.state.gov/announcing-the-expansion-of-the-clean-network-to-safeguard-americas-assets/et en version française à l’adresse https://mr.usembassy.gov/fr/annonce-de-lextension-du-programme-clean-network-destine-a-proteger-les-atouts-des-etats-unis/ (bizarrement publiée le 7 août par l’ambassade de Mauritanie).

  3. 5G est l’acronyme de 5e Génération, pour désigner la nouvelle technologie réseau mobile conçue pour répondre à la très grande croissance des données et à la connectivité de la société nouvelle.
  4. J’encourage vivement le lecteur à lire directement la version originale anglaise, voire sa traduction française validée par le Secrétariat d’État US (référence en note 2). Il se rendra compte par lui-même que cette présentation n’est pas dans l’exagération.
  5. Bric-à-brac technologique : le texte assimile sans distinction fonctionnelle acheminement, contrôle d’accès, stockage et traitement des données ; logiciels et matériels ; services aux personnes et aux entreprises ; sécurité nationale et vie privée, infrastructures personnelles et partagées, délocalisation des moyens…
  6. Voir https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/diplomatie-numerique/garantir-la-cybersecurite/article/union-europeenne-cyberattaques-q-r-extrait-du-point-de-presse-30-07-20. Sont entre autres impliqués la direction générale des renseignements de l’État-Major des Forces Armées de la Russie (GRU), une entreprise nord-coréenne et une société chinoise et quelques particuliers.
  7. Le détournement d’informations personnelles à l’insu des intéressés a été organisé dès 2014 par la société Cambridge Analytica et avec la complicité de Facebook, afin d’influencer les primaires présidentielles du Parti républicain américain de 2016. Très tôt dévoilé (Politico, 7 juillet 2015; The Guardian, December 2015), il ne prendra sa dimension de scandale qu’après l’élection surprise de Donald Trump.
  8. Cet acronyme qui associe Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft a aujourd’hui son pendant chinois : BATX, pour Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi).
  9. Voir à ce sujet notre article « Huawei, le géant chinois du numérique dans la tourmente de la crise commerciale sino-américaine », en date du 30 mai 2019.
  10. Huawei est passé devant Samsung 2e et Apple 3e. Chiffres de juin 2020.
  11. Déjà plus de 5 millions de cas avérés et 162 000 décès liés à la pandémie.
    Le chômage aux États-Unis, indicateur essentiel pour l’électorat de Donald Trump, a atteint 14,7 % en mai 2020, soit son plus haut niveau depuis les années 1930. Plus de 33 millions d’emplois sont concernés.
  12. Voir “Executive Order on Addressing the Threat Posed by TikTok” (https://www.whitehouse.gov/presidential-actions/executive-order-addressing-threatposed-tiktok/) et “Executive Order on Addressing the Threat Posed by WeChat” (https://www.whitehouse.gov/presidential-actions/executive-order-addressing-threatposed-wechat/)
  13. RGPD, acronyme de ‹ Règlement Général pour la Protection des Données ›, en anglais GDPR pour ‹ General Data Protection Regulation ›.
    Extrait du texte de MZ : “[…], effective privacy and data protection need a globally harmonized framework. People around the world have called for comprehensive privacy regulation in line with the European Union’s General Data Protection Regulation, and I agree. I believe it would be good for the Internet if more countries adopted regulation such as GDPR as a common framework”. (In “The Washington Post”; Opinion by Mark Zuckerberg, March 30, 2019, at 8:00 p.m. GMT+1)
  14. Schrems II, du nom de Maximilian Schrems, Autrichien, activiste militant pour la protection des données privées. Il s’agissait de son deuxième (II) recours auprès de la CJUE.
  15. Voir l’article paru dans « Les échos », entretien exclusif de Guillaume Poupard, Directeur général de l’ANSSI, publié le 6 juillet 2020, https://www.lesechos.fr/techmedias/hightech/il-ny-aura-pas-un-bannissement-total-de-huawei-affirme-le-patron-delanssi-1221434. ANSSI est l’acronyme de « Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information.
  16. Le premier des dix amendements de la Constitution des États-Unis ratifiés en 1791 est souvent considéré par les Américains comme celui qui fonde leur liberté d’expression : « Le Congrès ne pourra faire aucune loi ayant pour objet l’établissement d’une religion ou interdisant son libre exercice, de limiter la liberté de parole ou de presse, ou le droit des citoyens de s’assembler pacifiquement et d’adresser des pétitions au gouvernement pour qu’il mette fin aux abus ».
    Plusieurs décisions judiciaires concluent que l’échange de contenus numérisés/codés participe de cette liberté.
  17. Les pays occidentaux ont abandonné implicitement ce titre de premier producteur à la Chine, pays peu regardant sur les conséquences écologiques qui sont la contrepartie de cette production. Selon les sources, la Chine contrôlerait entre 70 et 97% de la production mondiale.
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