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Modélisation

La modélisation est le processus qui amorce la transformation d’une théorie en applications pratiques. Le modèle qui en résulte met en œuvre des règles et des comportements conformes à la théorie qu’il instancie.

L’informatique (discipline de recherche scientifique) et ses applications technologiques (dont la gestion relève plutôt de l’activité économique) sont indissociables de la modélisation.

  • Concevoir un Algorithme, terme popularisé par Al Khawarizmi au début du IXe, revient à modéliser les étapes d’un traitement qui apporte une réponse à un problème particulier. La Programmation consiste à convertir ce modèle en code exécutable par un ordinateur.
  • En 1847, reprenant les propositions d’Aristote, George Boole a modélisé les lois mathématiques permettant la formalisation du raisonnement déductif humain. Son modèle est toujours à la base du fonctionnement des systèmes informatiques.
  • En 1936, La Machine de Turing préfigure un modèle théorique du fonctionnement de ce que seront les futurs calculateurs.
  • En 1945, J Von Neumann a proposé un modèle universel d’architecture technique consacrant la dualité Hardware-Software dont les grandes lignes guident encore le fonctionnement des Ordinateurs actuels.
  • En 1948, à l’appui de sa théorie de l’information, Claude Shannon modélise la numérisation de la voix. Bien au-delà des seuls progrès de la téléphonie, son approche probabiliste s’appliquera à la numérisation de l’image et à la mise en ligne de tous les flux de données échangés pour alimenter les traitements des systèmes destinataires ou pour y être stockés.
  • En 1970, Edgar F. Codd normalise les règles de modélisation des données facilitant le maintien de leur intégrité logique. Il définit également les règles garantes de l’efficacité d’un Système de Gestion de Base de Données Relationnelles (SGBDR), évolution qui facilitera considérablement la gestion des grands volumes de données, notamment la navigation pour accéder à leur détail.
  • En 1982, Richard Feynman a théorisé la possibilité de créer des Ordinateurs Quantiques dont il ébauche un modèle de fonctionnement.
    Notons que, comme souvent en physique, l’hypothèse de la mécanique quantique a pris corps avec les travaux de M Plank, L De Broglie, A Einstein, D Hilbert (et d’autres) pour modéliser le comportement contre-intuitif des atomes et des particules.

Les paragraphes qui suivent font davantage référence à la modélisation des Systèmes d’Information. Mais leur structure s’inspire de celle de l’article de Wikipédia « Modèle mathématique », dans sa version du 26 avril 2021.

Multiplicité de buts et multiplicité de résultats de la modélisation :

  • La modélisation est toujours guidée par une intention: la modélisation d’un système d’information répond au cahier des charges de son commanditaire.
  • Il existe plusieurs modélisations possibles d’une même attente initiale: chacune part d’une perception particulière de la réalité et des priorités à donner aux attentes initiales, mais aussi du contexte (technologique, économique, social…) existant au moment de la conception.

Deux modélisations d’un système de gestion du personnel peuvent déboucher sur des systèmes d’information significativement différents et pourtant répondants à un cahier des charges comparable. Le jugement comparé sur l’efficacité de l’une ou l’autre des modélisations pourra varier en fonction de la réalité du terrain lors de leur déploiement concret.

Les modélisations descriptives ou prescriptives

  • Les modélisations descriptives proposent une représentation factuelle des données historiques afin de rendre compte de l’activité ciblée et d’interpréter ses résultats et leur évolution au regard des critères retenus par le prescripteur (modélisation d’un système passif-réactif).
    Typiquement, sont concernées ici les applications de suivi administratif (gestion comptable et financière ; inventaire ; paie du personnel…). Des consolidations statistiques factuelles par entité organisationnelle permettent de rendre compte de la santé de l’activité au regard du respect des objectifs planifiés. Les éventuelles réactions suggérées sont limitées (par exemple sanction ou gratification des responsables).
  • Les modélisations prescriptives débouchent sur des modèles mathématiques prédictifs permettant de projeter des constats factuels pour déterminer des événements ou des situations probables et imaginer des actions correctives ou de consolidation de ces tendances (modélisation d’un système proactif).

Pour exemples, on trouve ici les applications de gestion prévisionnelle des réservations ; des ressources ; de la capacité de production…

L’analyse d’une dérive, à la recherche d’une réponse systémique (c.-à-d. au-delà de la seule sanction/gratification du responsable), présuppose la capacité à remettre en cause le fonctionnement existant, voire la pertinence des tableaux de bord qui ont permis d’identifier la dérive.

La conception du système d’information global n’exclut bien sûr pas ces deux types de modélisation : l’analyse de la bonne réalisation d’un plan d’activité suppose l’élaboration préalable d’un plan pertinent. La pertinence de ce plan dépend elle-même de la qualité des données historiques disponibles.

Modélisation propriétaire, choix d’un progiciel ou d’un PGI

Le marché des services informatiques a vite fait valoir le coût élevé de l’entretien par chaque entreprise d’applications administratives propriétaires au regard de la faible valeur ajoutée que génère une modélisation différenciée. Quelques sociétés de services concentrent aujourd’hui la propriété de l’offre logicielle banalisée couvrant les activités administratives.

  • Jusqu’à la fin des années 1970, les systèmes d’information en entreprise essentiellement consacrés aux applications de gestion administrative résultaient de développement interne (aussi appeler « systèmes propriétaires » ou, en anglais, Legacy systems ») ;
  • Dans les années 1980, le marché des prestataires informatiques a d’abord développé l’offre de « progiciels », outils génériques dédiés à chacun des grands domaines administratifs (gestion financière, des stocks, des ressources humaines, des ventes, des achats, des relations clients…). Pour s’adapter aux spécificités d’une entreprise, chacune des solutions proposées est nécessairement très paramétrable ;
  • Dans les années 1990, l’offre a évolué vers les PGI (Progiciel de Gestion Intégré), souvent cités sous l’acronyme anglais ERP (Enterprise Ressource Planning). Tous les processus opérationnels administratifs sont intégrés dans un même environnement technique et partageant une base de données centrale. Outre le partage d’un référentiel d’entreprise, un automate paramétrable (ou « moteur de workflow) pilote dorénavant les flux d’échanges de données entre les agents de l’entreprise.

La redistribution des priorités de l’entreprise quant à la modélisation de son système d’information

L’expérience des PGI poussée par le marché des logiciels, si elle n’a pas toujours permis aux entreprises de réaliser les économies d’échelles annoncées, a cependant eu plusieurs effets positifs :

  • Les entreprises concentrent aujourd’hui les efforts de leurs équipes internes au support des applicatifs à forte valeur ajoutée, car liés au cœur de leur cible métier. Ainsi une entreprise de logistique affectera prioritairement ses propres ressources d’étude et de développement aux outils informatisés d’optimisation de ses manutentions, de sa capacité de stockage de ses entrepôts ou de ses acheminements de marchandises.
  • Parce qu’un système d’information évolue en permanence, une modélisation générique et plus paramétrable est encouragée. La gestion de son « plan d’urbanisation » doit être modélisée et suivie pour anticiper les changements matériels et logiciels et organiser l’accompagnement des transitions.
  • La définition et la promotion d’un dictionnaire et d’un référentiel d’entreprise partagé par tous les agents du système d’information sont une priorité.
  • La modélisation des communications internes et externes à l’entreprise harmonise les échanges d’information et un contrôle automatisé permet leur maîtrise.
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