Generic selectors
Correspondance stricte
Recherche dans le titre
Recherche dans le contenu
Post Type Selectors
Filtre par catégorie
ADNEthique
Algorithmique
Asso Référentiel
Association
Bibliographie
Domaines abordés
Données personnelles
Economie numérique
Emploi
IA
IA Etat de l'art
IA Risques
Informatique
Marché
Usages du numérique

Système d’Information [SI]

Un Système d’Information (SI) résulte d’un choix de Modélisation des Données et des traitements ayant pour finalité de structurer les interactions formelles entre les agents d’une Organisation.

Le SI idéalise le fonctionnement d’une organisation. Il est partiellement instancié par des Systèmes Informatiques qui automatisent des sous-ensembles cohérents du système d’information.

Le concept de Système d’Information est l’héritier direct de l’approche Systémique qui vise à toujours mieux comprendre la Complexité des systèmes naturels.
Mais le système d’information d’une organisation humaine (que ce soit une communauté d’intérêt économique, une association à but non lucratif, la communauté virtuelle d’une Entreprise Multiface, etc.) est une modélisation artificielle dans le sens où il idéalise un fonctionnement qui projette la vision de ses décideurs. Chacun des systèmes informatiques et leurs versions successives se voient fixer des objectifs fonctionnels concrets répondants à la stratégie choisie pour se rapprocher de cette vision.
Pour exemple, une entreprise qui souhaite se développer pour devenir le leader international sur un marché innovant ne concevra pas le même SI que celle qui voit son avenir dans le développement de partenariats pour se reconcentrer sur les activités à forte valeur ajoutée qui ont façonné son image :

  • La première développera plutôt une stratégie de Startup. Son SI sera d’abord conçu pour accompagner le développement de sa part du marché convoité et de son portefeuille client. Elle délèguera ses activités administratives conventionnelles pour mieux se concentrer sur sa stratégie : livrer au plus les services et produits qui la différencient de ses compétiteurs.
    Par exemple, la mise en place de sa Plateforme Multiface sera une priorité et les contraintes de ce Système Informatique particulier s’imposeront aux autres composants de son SI.
  • La seconde basera sa stratégie sur sa capacité à restructurer son organisation pour intégrer à la fois de nouvelles structures apportant des savoir-faire de niche sur les offres porteuses de son corps de métier, et d’autres structures partenaires capables de reprendre les offres plus conventionnelles dont elle souhaite se dégager. Son souci sera d’assurer une transition sans crise interne ou externe afin de sécuriser ses actifs et de protéger son image.
    Son SI devra démontrer ouverture et souplesse pour maîtriser les échanges avec les Systèmes Informatiques de nouveaux partenaires économiques, pour intégrer leurs processus respectifs comme pour leur déléguer une partie de l’activité existante [1].

En entreprise, faire la distinction explicite entre les deux niveaux d’abstraction que sont le Système d’Information et les Systèmes Informatiques a résulté d’un long processus :

  • Dans les années 1970, l’organisation interne des entreprises en charge de la mise en œuvre des technologies informatiques se nommait souvent « Département Informatique ». Son sigle était DI. Priorité était donnée à l’automatisation des tâches administratives, en grande partie par des développements maison (comptabilité, paie du personnel, gestion des stocks, etc.).
  • Dans les années 1980, la nouvelle DSI, Direction des Systèmes Informatiques — ou parfois DOSI, le O étant pour Organisation —, avait pour préoccupation l’intégration des multiples systèmes informatiques existants. Ayant été développés indépendamment et par filières, ils posaient un problème évident d’harmonisation, tant du point de vue de leurs processus que de leurs dictionnaires ou IHM respectifs (cette harmonisation étant généralement confié à la partie organisation).
  • Dans les années 1990, la DSI devenait Direction des Services d’Information. Dans ces années de l’externalisation des services informatiques et de l’avènement des ERP (Enterprise Resource Planning, suites logicielles administratives intégrées), la DSI devenait l’urbaniste chargée de l’évolution et du déploiement des solutions du marché et la garante de la qualité des prestations déléguées à des fournisseurs technologiques multicartes.
  • Dans les années 2000, la libéralisation des échanges inhérente à la Globalisation du Marché et à la généralisation de L’Internet encourage les partenariats. À la recherche de compétitivité immédiate, l’Entreprise souhaite bénéficier au plus tôt des applications innovantes des technologies IT rendues financièrement plus accessibles, mais à la technologie de plus en plus complexe. La DSI, devenue Direction du Système Information, concentre ses ressources internes sur ses activités stratégiques (cohérence de la politique technologique, conception fonctionnelle et intégration des services IT, urbanisation du SI pour accompagner les cycles accélérés de l’évolution technologique).
  • Les années 2010 ont confirmé les tendances.
    Dorénavant moins technologique, la DSI se focalise sur sa contribution à la Stratégie Métiers de l’entreprise. La bonne intégration du Système d’Information dans les activités quotidiennes des agents métiers est garante de sa pertinence.
    La production devient Intégration des Services pour garantir les Services IT au Catalogue Métier. Le développement du Cloud a virtualisé la production des services IT. Les offres « … as Service », (… en tant que service), émiettent le périmètre global de l’opération des services [2].

Les méthodes de conception du SI ont évolué en interaction avec la redéfinition des missions Informatiques dans l’entreprise.

  • Années 1980 : Les méthodes analytiques se fondent sur une décomposition du SI en deux blocs : les Données (vision statique du SI) et les traitements (vision dynamique). L’analyse de leurs interactions permet la validation du Modèle global. L’approche se veut Systémique et s’enrichit de l’expérience, mais la démarche est avant tout descendante. Par exemple, dans la méthode française Merise [3], un SI se définit selon une hiérarchie de trois niveaux d’abstraction :
    – Le niveau conceptuel (le plus stable) définit le vocabulaire et les modèles des données et des traitements généraux (au niveau des processus) qui s’appliquent aux deux autres niveaux.
    – Le niveau organisationnel décline le modèle conceptuel pour prendre en charge les contraintes inhérentes à l’organisation de l’entreprise (procédures et aux droits d’accès aux données, en considérant les contraintes d’organisation locales ; distribution des agents sur plusieurs sites ; cumul de rôles dans une structure organisée ; etc.). Les dénormalisations du modèle conceptuel sont tracées et suivies.
    – Le niveau physique (le plus sujet à changement) modélise la réalisation des outils qui mettent en application les deux précédents niveaux. Il intègre les contraintes inhérentes aux choix techniques. Il trace et suit les éventuelles dénormalisations (redondance forcée des données ; exceptions aux procédures ; etc.)
    La méthode Merise identifiera tardivement le besoin d’identifier un modèle de communication, à décliner également à chacun des trois niveaux conceptuel, organisationnel et logique.
  • Années 2000 : les méthodes orientées Objet se répandent rapidement, boostées par la généralisation des SGBD Relationnels et de L’Internet qui favorise la distribution massive du stockage des données et des moyens de calcul.
    Les données et leurs traitements sont regroupés dans le concept d’Objet : dorénavant, un Système d’Information se définit comme « des objets qui communiquent entre eux ».

Notes et commentaires référencés dans l’article :
[1] Cette approche porte un nom : SIAM pour « Service Integration and Management ». Elle désigne une démarche de Gouvernance opérationnelle du Système d’Information en Entreprise dans un contexte rendu complexe par la multiplication des partenaires de la chaîne de Production des Services IT.

[2] On peut citer quelques autres exemples parmi les offres « …aaS » les plus connues :
– DaaS Data as Service (virtualisation du stockage et administration délocalisation de la base de données) ;
– IaaS : Infrastructure as Service (virtualisation des moyens de la production informatique tels : unités de stockage ; serveurs ou gros systèmes [« mainframes »] ; moyens d’impression ; etc.) ;
– IDaaS: IDentity [management] as Service (délégation de la gestion des habilitations et des droits d’accès);
– PaaS : Platform as Service : virtualisation de l’application : hormis la maintenance logicielle applicative, le fournisseur gère l’ensemble du Système Informatique (l’Infrastructure Technique ; les Logiciels de base tels que le Système d’explotation ou le moteur de base de données, etc.) et l’ensemble des services d’infrastructure associés (connexion au réseau ; stockage ; sauvegarde ; sécurité ; etc.).

[3] Il existe d’autres méthodes analytiques réputées comme SADT ou Axial par exemple. UML (« Unified Modeling Language », langage unifié de modélisation) s’adresse quant à lui aux concepteurs et développeurs de systèmes orientés Objet.

Sidebar